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Fondation de l'Automobile Marius Berliet

Connaissez-vous les autocars Latil ?

Entre les deux guerres, LATIL, réputé pour ses tracteurs forestiers et véhicules spéciaux, propose également une gamme de châssis routiers à la fois résistants et relativement légers pour l’époque, avec des variantes surbaissées pouvant facilement recevoir de superbes carrosseries d’autobus et d’autocars. Petit tour d’horizon à travers les photos issues de nos plaques de verre :

En général, ces châssis ont en commun une structure «échelle », pourvue de traverses rivées à même les longerons. La suspension des roues arrière est assurée par de longs ressorts plats et larges (10 cm), ce qui rend le véhicule confortable. Les moteurs sont au choix, à essence ou diesel licence Gardner à partir de 1934. Sur certains modèles, le client peut choisir le poste de conduite à droite ou à gauche.

Les carrosseries sont réalisées par des professionnels réputés : Faurax, Tual, Le Bastard, Paquette, Titan, Currus, Besset… A l’origine, les caisses ont une structure en bois dur entièrement tôlée et offrent une finition intérieure soignée (plancher et plaquage en frêne, frise en ébénisterie sous les vitres…).

Arrière d ‘un autocar Latil « grand luxe » de 1930, aménagé pour les excursions et les mariages

 

A partir de 1936, Latil réalise des châssis à cabine avancée : il en résulte une augmentation de la longueur carrossable de 1 m, une diminution de l’empattement et une position du conducteur tout à l’avant du châssis permettant une meilleure visibilité et un meilleur braquage. On voit apparaitre des carrosseries à structure en treillis métallique, telles que la « Blockacier » de Le Bastard, ou la caisse licence Garwood de Besset par exemple. Ces concepts permettent une surface vitrée plus importante et un allègement de l’ensemble. La ligne aérodynamique, en « cigare » est caractéristique de ces modèles.

Structure tout acier Titan, montée sur châssis Latil à gazogène (v.1937)

 

Cette période est également celle des adaptations type gazogène, gaz de ville ou méthane. Le constructeur propose un gazogène à charbon de bois ou anthracite (générateur Générogaz Gohin Poulenc), qu’il associe à un carburateur-mélangeur de sa conception (licence Latil) permettant un dosage automatique du gaz à toutes les vitesses sans intervention du conducteur. Pour les autocars, le générateur est placé à l’arrière, dans une « gazo-malle » spécialement conçue à cet effet.

Essais par l’Automobile Club du Gard, d’un Latil M3GA1B3 gazogène Gohin Poulenc (1936)