Aux origines de la fondation Berliet
« Rendre à la technique et à l’industrie la place qu’elles avaient perdue dans les esprits comme dans les faits » (Paul Berliet)
L’histoire continue différemment… mais elle continue.
Depuis 1978, la S.A. Automobiles M. Berliet est devenue Renault Véhicules Industriels puis Renault Trucks. Paul Berliet, après avoir été le président directeur général de Berliet et le vice-président de Renault Véhicules industriels chargé de l’international, a décidé de créer La Fondation de l’Automobile Marius Berliet avec l’appui de sa famille et de Renault Véhicules Industriels. L’objectif est de témoigner sur l’histoire des constructeurs Lyonnais de l’automobile et des constructeurs français de camions.
« Rien n’existait dans les livres ! J’ai pu constater le retard incroyable, le silence absolu des mémoires existantes. Le visage de tous ces hommes qui avaient construit notre civilisation mécanique allait s’envoler. J’ai pensé qu’il m’appartenait de développer ce travail de mémoire et de le faire partager aux générations futures » (Paul Berliet)
La Fondation voit le jour le 8 janvier 1982.
Elle est reconnue tout de suite d’utilité publique. Sa mission est la sauvegarde et la valorisation de la mémoire automobile de la région Rhône Alpes, dont la marque Berliet fait partie et du patrimoine de toutes les marques de véhicules industriel, camions et cars et bus français.
La Fondation prend en compte ce patrimoine dans sa totalité, matériels (outils-produits) et documents de toutes sortes.
Une vocation régionale :
La région Rhône-Alpes a vu naître sur son sol une centaine de marques de camions et de voitures. Dès avant 1914, les constructeurs de cette région étaient réputés dans le monde entier pour leur matériel puissant et robuste conçu pour les routes de montagne du Dauphiné et des Alpes.
Une vocation nationale :
Le déplacement de l’homme et le transport des marchandises indispensables à son évolution, voire sa simple survie, comptent parmi les activités les plus significatives de l’histoire. Avec plus de 150 constructeurs, la France a été le berceau du véhicule industriel et a vu naître sur son sol les premières entreprises de transport par la route.
Des moyens humains entre 1982 et 1985 :
Pour entreprendre et mener à bien les tâches de la Fondation, le Président Paul Berliet va faire appel à la bonnes volonté de passionnés – principalement des anciens collaborateurs de la société Berliet, retraités ou « jeunes » pré-retraités. C’est ainsi que depuis janvier 1982, une cinquantaine de bénévoles organisés en douze groupes de travail, vont se réunir à la Villa de l’Avenue Esquirol. Un appel pressant est également donné pour organiser une véritable « chasse aux documents anciens » auprès des de toutes les personnes sensibilisées à l’histoire de l’automobile – entreprises et particuliers.
Très tôt, les activités de la toute jeune Fondation vont se structurer : dès 1982, une secrétaire est embauchée afin d’assurer une permanence professionnelle et rigoureuse. Un deuxième poste viendra renforcer le secrétariat en 1984. Outre les travaux administratifs, les campagnes de prospection de nouveaux adhérents seront le nerf de la guerre.
En chef d’entreprise clairvoyant, Paul Berliet souhaite aussi professionnaliser rapidement le traitement des archives. Il recrute donc dès 1982, une documentaliste diplômée. Celle-ci est titulaire de la toute nouvelle licence de Techniques d’Archives et de Documentation, dispensée par l’Université Lyon 3. Cette documentaliste aura pour mission de mettre en place une méthodologie de classement et de guider les groupes de bénévoles. En 1988 et en 1997, deux autres professionnelles rejoindront le Centre d’archives et de documentation.
Le partenariat de Renault V.I dès 1984 :
En qualité de cofondateur, Renault V.I accepte de détacher trois salariés auprès de la Fondation Berliet : un cadre, une secrétaire de direction et un agent de réalisation. L’entreprise contribue également à la restauration des véhicules en affectant à la Fondation des heures de main-d’œuvre du service Transport de Vénissieux. Ces dispositions vont perdurer jusqu’en 2010.