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Fondation de l'Automobile Marius Berliet

Rochet-Schneider, c’est aussi des camions !

Reconnus pour leurs automobiles de course, de prestige et de grand tourisme, les fondateurs de la marque, Edouard Rochet et Théodore Schneider ont fait édifier dès 1900, une nouvelle usine ultra moderne de 10 000 m² à l’est de Lyon. La société Rochet & Schneider est en pleine croissance et ses automobiles sont très appréciées en France et à l’étranger (vente de licences aux USA, en Italie, en Suisse et en Belgique).

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En 1905, au plus fort de ce dynamisme, une opération boursière dissout la société fondatrice pour créer Rochet-Schneider Ltd, avec transfert du siège à Londres, tout en laissant la production à Lyon. Le chiffre d’affaire chute de 40% et les dividendes dégagés ne sont pas à la hauteur des perspectives financières. Après 4 ans, la société anglaise est dissoute. En novembre 1908 est créée la nouvelle Société Anonyme des Établissements Rochet-Schneider. Cette parenthèse va malheureusement freiner par la suite l’élan prometteur des débuts. L’objectif devenant surtout d’ordre financer, Théodore Schneider en 1910, puis Edouard Rochet en 1917, quittent la société qu’ils ont créée.

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Sur le plan industriel, l’entreprise cultive l’excellence et possède un « laboratoire » d’études composé d’ingénieurs de grande qualité. En 1912, Rochet-Schneider complète sa gamme automobile par un robuste châssis de 12 CV à cardan spécial et pont arrière à double démultiplication. Ce châssis servira de base à différents utilitaires légers jusqu’au milieu des années 1920.

Entre 1914 et 1918, le constructeur se consacre à la production de guerre (pièces de moteurs d’avion, obus), et à la fabrication d’un seul type de camion : un modèle de 1,5 tonnes, dont 1363 unités sont livrées à l’Armée. Ils seront notamment appréciés comme véhicules sanitaires.

01 Rochet Schneider guerre 1916

Rochet Schneider guerre 1916

ambulance Rochet Schneider

Dans les années 20, Rochet-Schneider, spécialiste de la petite série haut de gamme, souffre de l’étroitesse du marché de la voiture de luxe. La production d’automobiles cesse complétement en 1931 et l’entreprise se consacre uniquement aux véhicules industriels. Les modèles sont variés (neuf modèles homologuées en 1931) et de fabrication très soignée : certains camions atteindront le million de kilomètres ! Les châssis sont « habillés » pour divers usages (fourgons, autocars…) par de grands carrossiers lyonnais (Faurax & Chaussende, Rousset…) et parisiens (Paquette, Dantan…)

10 Rochet Schneider rousset autocar 193207 Rochet Schneider Delhorme 1927

Au début des années 30, Rochet-Schneider emploie 800 personnes environ. L’entreprise acquiert la licence du moteur diesel Oberhänsli et sort dès 1933 un moteur 6 cylindres développant 120 ch. Le nouveau catalogue propose des véhicules dotés d’une mécanique de pointe : les châssis très rigides à entretoises renforcées bénéficient d’une suspension par ressorts longs et d’un freinage à air comprimé. Les véhicules portent des noms prestigieux : Ajax, Phébus, Centaure.

16 Rochet Schneider chassis 355 Centaure 1937

L’après-guerre et ses difficiles conditions économiques vont être fatals à Rochet Schneider qui cesse sa production de châssis en 1950. L’activité prend alors la forme de sous-traitances diverses. Rochet-Schneider n’a plus que 200 employés et loue ses vastes locaux à d’autres industriels, dont Automobiles M. Berliet. En 1949, Rochet Schneider travaille à la réalisation de prototypes de camions militaires : le T6 et le T12. Le contrat et le projet sont repris par Automobiles M.Berliet et les ingénieurs du bureau d’études Rochet-Schneider sont intégrés chez Berliet en 1954. Ces véhicules deviendront les Berliet GBU – TBU (1957).

21 BerlietT6 prototype Rochet Schneider 1955

Fin 1960 : Rochet-Schneider cesse toute activité et passe sous le contrôle total d’Automobiles M.Berliet.