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Fondation de l'Automobile Marius Berliet

Berliet GLR : emblématique «Camion du Siècle»

Le GLR Berliet a fête son 70ème anniversaire en 2019. C’est l’occasion de rendre hommage aux hommes :

  • ceux qui l’ont créé puis amélioré,
  • ceux qui l’ont fabriqué
  • et ceux qui l’ont utilisé pendant trois décennies.

Fleuron de la marque Berliet en France et à l’étranger, le GLR et ses dérivés ont marqué toute une époque de développement économique connue sous le nom de « Trente Glorieuses ».

Les concepteurs du GLR :

André CATTIN : Directeur des Etudes
Né le 11/2/1896, il entre comme dessinateur d’outillage au bureau d’Etudes à Monplaisir en 1911 jusqu’en 1916. Il devient chef des Services des Etudes en 1928. Il prend sa retraite en 1958. Il déclara aux Mines 745 types de véhicules durant sa carrière.

Auguste DUPIN :
Né en novembre 1897, diplômé de l’Ecole de la Martinière, il entre en 1915 à l’usine Berliet de Monplaisir comme dessinateur d’outillages. Il est affecté au bureau d’Etudes en 1922. Il travaille sur les moteurs diesel Berliet dès l’origine en 1930. Il est nommé chef des « Etudes Moteurs » en 1946 jusqu’en 1955. Il est considéré comme le « père » du moteur 5 cylindres.

Jean CORTELEZZI :
Adjoint du chef des Etudes et Essais moteur.

Maurice BRIAT : Il rentre à l’usine Berliet de Vénissieux en qualité de dessinateur projeteur automobiles en 1929. Après avoir participé à de nombreuses études de voitures, camions et autobus, il est promu en 1943 chef du bureau châssis poids lourds. En 1945, nommé chef du bureau d’Etudes Carrosserie, il réalisera la cabine du GLR. Par la suite, ses activités s’étendent aux études autobus et trolleybus puis aux études des véhicules tous terrains GBC Gazelle, aux cabines M2 et M3.

Concezio SANTILLI
C’est le dessinateur styliste de la cabine. Ingénieur d’origine italienne, il travaille d’abord chez OM. Il décèdera malheureusement prématurément.

Le « Père BOIVIN »
Il est fier de son titre de « Meilleur ouvrier de France ». Il travaille au « Grand Plan », étude grandeur nature de la cabine.

Francisque JAFFRE : responsable des Etudes châssis

Roger LEROY : responsable des Etudes Boîtes de vitesses. Après des études à l’Ecole de la Salle, il entre chez au bureau d’Etudes Berliet en 1923 et se spécialise dans l’études des embrayages et des boites de vitesses.

André CHABROUD : responsable des Etudes Essieux et Ponts, spécialiste des calculs d’engrenage spiro-coniques et des systèmes de freinage. Entré chez Berliet en 1936, à l’age de 18 ans, comme dessinateur. Nommé ingénieur d’études en 1949 sur l’instigation de ses collègues. Il dirige le Service de la Qualité en 1972

D’après l’étude de Marcel GAY.- Histoire du camion GLR.- 1997. Consultable à la Fondation Berliet

Les « routiers » : des hommes aguerris

Pour manœuvrer les camions des années 50-60, les chauffeurs routiers devaient développer des qualités de force physique, d’endurance et d’adaptation. En effet, l’ergonomie d’aujourd’hui n’existait pas : les sièges étaient peu confortables, l’air conditionné absent, les cabines vibraient et n’étaient pas insonorisées. Le chauffage était souvent inexistant. Le réseau routier sans voies rapides demandait au chauffeur une attention soutenue et un effort physique constant : les boîtes 5 vitesses à relais exigeaient 2 leviers et il n’était pas encore question de direction assistée. Les « routiers » tenaient cependant à cette existence : liberté, découverte des paysages et des régions, esprit de camaraderie et d’entraide…

Jean Gabin au volant d’un camion Willème

En Algérie, dans les années 60, on ne dit pas “un camion” mais “un 5 cylindres” !

En 1950, deux prototypes du GLR « colonial » sont construits et confiés à la Compagnie Saharienne Automobile dirigée par René Deviq à Touggourt en Algérie. Différents essais seront menés avec succès conduisant l’Armée Française à s’équiper de nombreux GLR pour les besoins en Algérie. Devant cette réussite et l’intérêt partagé par nombre de transporteurs, Berliet doit densifier son réseau commercial et installer des filiales en Afrique : l’usine de montage de Rouïba en Algérie en 1957, celle d’Aïn es Sebaa près de Casablanca au Maroc en 1958. C’est à partir de ces usines que la République Populaire de Chine passera ses premiers contrats d’achats de véhicules, notamment des GLR, avec l’Occident.

De nos jours, de nombreux GLR continuent d’assurer les transports, souvent dans des conditions difficiles, dans les pays du Maghreb et d’Afrique Noire.