Camions UNIC 1954-1959 : un look inimitable !

Au Salon du véhicule industriel 1954, la nouvelle cabine Unic remporte la médaille d’argent ! Très reconnaissable à sa ligne moderne et à sa calandre ornée de 3 barres, elle préfigure un rajeunissement complet des modèles à partir de 12 tonnes, jusqu’ à 35 tonnes. Dès 1956, elle équipe la célèbre gamme des « cols » (Galibier, Puymorens, Izoard, Tourmalet, etc.).

Tour de france Unic ZU100 1956

Une marque en plein essor :

En difficulté après la guerre, Unic opère une remontée spectaculaire. En 1952, le constructeur entre dans le groupe Simca dont il constitue la branche poids lourds. En trois ans, la production passe de 4 châssis par jour à 12 châssis par jour ! Unic se hisse alors au deuxième rang des constructeurs français de camions, derrière Berliet. Cette consécration est le fruit d’une série d’efforts de modernisation qui commence dès 1945, avec le rajeunissement des moteurs « Z », rebaptisés ZU. Ces moteurs sont dotés d’un système efficace d’injection directe breveté « Unic » et d’un filtre à huile auto-nettoyant. Dans un souci de standardisation des pièces, ils sont déclinés en 4 ou 6 cylindres et équipés d’un seul modèle de culasse pour deux pistons. Tous les cylindres vont avoir un alésage de 118 et une course de 150.

chambre de combustion moteur Unic 1954

Unic moteur ZU 4 cyl de 1960

Une cabine… unique

1954 sera l’année phare de Unic. Toute la gamme est nouvelle, les puissances-moteurs sont augmentées, les cadres châssis reçoivent de nouvelles structures, mais ce qui change tout, c’est la nouvelle cabine ! Jusqu’alors, les véhicules Unic était équipés d’une cabine à structure en bois et tôle d’acier aux lignes un peu désuètes. Afin de rajeunir son image, le constructeur mise sur une cabine tout-acier réalisée par Letourneur & Marchand, un carrossier situé sur le site voisin de l’Ile de la Grande Jatte, à Courbevoie.

Unic ZU50 laitier 1949

Nouvelle cabine pour le ZU65R de 1955

Cette cabine à museau, aux lignes audacieuses très sixties, est une réussite esthétique. Parmi ses points forts, on note une surface vitrée, des glaces de custodes et un volume intérieur supérieurs aux modèles offerts par la concurrence de l’époque. La position du moteur à l’avant de l’essieu assure une bonne tenue de route, même à vide. L’accès au moteur est facilité grâce au volet latéral du capot qui s’enlève complètement. Proposée à ses début avec une calandre à trois barres chromées, elle prend le nom d’Etrave (standard) ou d’Equipage (couchette). Rebaptisée « cabine Longchamp » en 1956, son allure va évoluer : les barres sont remplacées par une large bande inférieure en tôle emboutie, percée de 6 alvéoles et de 4 phares.

Unic, entretien filtres à air

Unic publicité Galibier 1956

Le point de vue de ceux qui l’utilisent

La bonne visibilité, les nombreux agréments de la cabine et l’allure moderne du véhicule placent Unic parmi les marques préférées des hommes de la route.

Unic cabine Longchamps 1957

Les modèles sont réputés pour la sobriété du moteur qui fume peu, même à froid et dont le vrombissement est, parait-il, reconnaissable entre tous. Les utilisateurs apprécient également leur facilité de démarrage par tous les temps. Dans une volonté d’allègement, les ingénieurs de Unic ont fait le choix de l’aluminium pour certains composants de ses moteurs. Il en résulte quelques soucis : le moteur peut souffrir notamment de fuites d’huile entre le carter de la ligne d’arbres en aluminium et le bloc cylindre en fonte.

Le point fort de Unic, dans les souvenir des conducteurs de l’époque, c’est incontestablement la boîte de 8 vitesses bien étagées à 4 rapports et réducteurs pneumatiques à commande pré-sélective. Cette boîte très maniable, est une rareté dans les années 50.

Boite de vitesses Unic

Garantie d’utilisation, assurance-immobilisation

Autres avantages, appréciés cette fois des patrons : des prix raisonnables à l’achat et des modèles de moyen tonnage, souvent plus légers que ceux des autres marques et permettant de transporter une charge utile équivalente à deux fois le poids mort du véhicule. A noter que dès 1954, Unic met en place une garantie d’utilisation de un an sans limite de kilométrage, puis quelques années après, une assurance-immobilisation. Ces offres de services après-vente n’apporteront toutefois pas toute satisfaction, car UNIC a un point faible : son réseau de concessionnaires est moins étoffé que celui de ses principaux concurrents.