Époqu’Auto 2024 : retour sur un succès.
Nouveau record de fréquentation pour Époqu’Auto ! Avec le chiffre de 109 888 visiteurs, le Salon lyonnais confirme sa place incontournable auprès des passionnés de véhicules anciens. Cette année, 900 exposants présentaient 1 500 véhicules et 200 motocycles sur une surface de 88 000 m². Pour sa part, la Fondation Berliet a proposé un beau plateau de sept véhicules, parmi les grandes marques qui ont fait de Lyon un berceau de l’automobile.
Hommage à « l’École Automobile Lyonnaise » :
Ce courant, datant des années 1900, visait à faire reconnaitre les qualités spécifiques des voitures rhône-alpines. D’après un journaliste de l’époque, « La naissance de ces voitures dans une région très montagneuse en a fait d’intrépides grimpeuses, alliant la puissance et la robustesse avec une légèreté relative… «
Des échanges sympathiques
Cette année encore, notre équipe de bénévoles est allée au devant du public afin de répondre aux différentes questions. La curiosité était d’autant plus vive que nos sept véhicules étaient des modèles très anciens, de marques disparues. Plusieurs personnes ont été surprises de découvrir à quel point les ingénieurs-constructeurs faisait preuve d’inventivité, compte-tenu des techniques archaïques de cette époque. A la lecture de nos panneaux historiques, les visiteurs ont également été frappés par l’esprit d’entreprise de ces pionniers – partis de rien – qui prenaient tous les risques.
Gros plan sur les véhicules :
Camion Berliet type M 1910. Classé « Monument Historique » en 1988, en qualité de représentant de la 1ère génération de camions, ses organes ont été spécifiquement conçus et fabriqués pour transporter 3 tonnes de charge utile. Sa structure est à la fois simple et très robuste. A une époque ou les mécaniciens auto étaient rares, le châssis pouvait être réparé si nécessaire, par un maréchal ferrant ou un charron.
Coupé Berliet AK 4, 1911. Cette petite voiture décapotable était particulièrement appréciée des professionnels du monde rural, et notamment des médecins de campagne. Ils appréciaient sa fiabilité et sa faible consommation. En outre, la carrosserie arrière style « pick-up » s’avérait bien pratique pour transporter les paniers de produits fermiers que les patients offraient parfois au docteur en règlement des honoraires.
Camionnette Rochet-Schneider 12 HP, 1912. Déjà reconnue pour se excellentes voitures, la marque lyonnaise va compléter sa gamme par un robuste châssis à cardan spécial et pont arrière à double démultiplication. Ce modèle servira de base à différents utilitaires légers jusqu’au milieu des années 1920. Le véhicule de notre collection a été restauré dans une configuration saharienne, en hommage aux expéditions de l’époque.
Porte-fûts Luc Court type H4, 1912. Retrouvé près de Libourne en Gironde, ce petit utilitaire est équipé d’un plateau constitué de 4 brancards, spécifique du transport de tonneaux. Ingénieur de talent, Luc Court se lance dans la fabrication d’automobiles dès 1899. Soulignons qu’il concevait lui-même les organes de ses modèles (moteur, carburateur…), ce qui était rare chez un modeste constructeur régional. La camionnette présentée ici possède un moteur monobloc doté d’un système breveté Luc Court, portant sur la commande par culbuteurs des soupapes d’admission.
Autopompe Rochet-Schneider série 18400, 1921. Ce modèle n’est pas un véhicule de pompier d’origine, mais un châssis de voiture de tourisme, doté d’un équipement incendie Delahaye. Propriété de l’usine des chocolats Menier, sise à Noisiel (Seine & Marne), son affectation était commune à la sécurité de l’entreprise et à celle de la ville. Cette autopompe a servi jusqu’en 1966, avant d’être été offerte à la Fondation Berliet en 2004 par Neslé-France S.A.S.
Roadster Cottin-Desgouttes type TA 1929. Dotée de la suspension « Sans Secousse » sur 4 roues indépendantes, cette voiture est carrossée dans la configuration du rallye saharien de 1930 Alger-Gao-Alger. Ce périple de 7 000 km a été remporté par l’équipe Cottin-Desgouttes à la moyenne de 50 km/h. La Sans-Secousse était le modèle phare de la marque qui en produisait une vingtaine d’unités par mois. Malgré la haute qualité de ses voitures, l’entreprise lyonnaise ne survivra pas à la crise de 1930 et à la concurrence de la grande série.
Limousine Berliet VRD 19, 1933. Cette voiture 7 places à l’allure sobre et digne, appartenait à Monsieur Legros, entrepreneur lyonnais. Elle nous a été offerte par ses descendants. Sur les 999 exemplaires fabriqués, neuf seulement ont été traitées « en version de grand luxe et grand tourisme » tel que celui-ci. Sa restauration a été rendue possible grâce au soutien de la Fondation du patrimoine, Motul, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de 140 souscripteurs.
Trois véhicules de notre collection étaient aussi sur d’autres stands :
- Le Berliet GBC8 Gazelle (1959) et le Hotchkiss PL 25 (1952) sur le plateau de l’association PTRA.
- Le Renault OS (1925) sur le stand « Les Renault d’avant-guerre ».