La France des années 20-30 : chantiers et mutations
Au lendemain de la guerre, l’inventaire des dégâts est accablant : plus de 280 000 maisons complétement détruites, 422 000 habitations endommagées, 54 000 km de route et de voies ferrées détériorées, 1 112 km de voies navigables inutilisables et 6 000 ouvrages d’art à reconstruire.
La priorité nationale est d’abord donnée aux grands travaux de reconstruction des infrastructures routières et ferroviaires puis des édifices publics et industriels.
En 1918, l’Etat crée alors en complément du ministère des Travaux Publics, un ministère de la Reconstitution Industrielle.
La tâche est colossale mais le pays est confronté à une grave pénurie de main d’œuvre : cette période voit l’arrivée de travailleurs étrangers très prisés, notamment italiens, espagnols, belges et slaves.Dans les zones dévastées, les entreprises de BTP sont obligées d’offrir des salaires élevés qui attirent des ouvriers« extra régionaux », ce qui a pour effet d’accentuer la désertification des campagnes.
La politique sociale française va devoir évoluer en faveur de cette main-d’œuvre, devenue si précieuse ! Afin de fidéliser leur salariat, les entreprises sont les premières à investir dans des infrastructures à vocations sociales : cités ouvrières modernes, écoles, centres sportifs… Cet exemple va être suivi dès 1928 par l’État qui crée une loi de financement pour la construction de HBM (Habitations à Bon Marché).
Entre reconstruction et modernisation, 1920-1930 est une période propice aux entreprises du bâtiment, aux divers artisans qui s’y rattachent, mais aussi une opportunité pour les fabricants de camions tels que Berliet.
lire aussi : Les chantiers du logement populaire