Verdun 1916 et la Voie Sacrée
La bataille de Verdun reste l’un des plus grands affrontements militaires de tous les temps par sa durée – du 21 février au 18 décembre 1916 – par le nombre des victimes (1) ainsi que par les moyens matériels mis en œuvre de part et d’autre.
(1) côté français : 162 000 tués et 216 000 blessés
côté allemand : 143 000 tués et 196 000 blessés
Les bombardements inouïs – un million d’obus tirés le premier jour – ne parviennent pas à détruire la capacité de résistance des Français. Une lutte impitoyable oppose les deux camps sur une poche de quelques km² pendant des mois.
Les pages suivantes sont tirées de notre dossier documentaire :
Un flot ininterrompu de véhicules…
À ces camions s’ajoutent 800 ambulances, 200 autobus, 500 tracteurs d’artillerie et plus de 2 000 voitures de liaison. Les véhicules se succèdent au rythme moyen d’un toutes les 14 secondes, voire toute les 5 secondes au plus fort de la bataille.
La tâche exténuante des bataillons territoriaux
Les travaux d’entretien de la route ne s’arrêtent jamais, malgré les intempéries. Des bataillons de territoriaux – 10 000 hommes – exploitent sans relâche les les carrières ouvertes à proximité, jettent par pelletées la pierre sous les roues à bandages des camions qui font office de rouleau-compresseur.
En 10 mois, plus de 700 000 tonnes de calcaire sont déversées.
Quelques insignes des sections automobiles :
Peints sur la bâche ou sur la carrosserie, ces emblèmes qui n’étaient pas réglementaires à l’origine, servaient à distinguer rapidement les groupes dans l’enchevêtrement des milliers de véhicules circulant sur le front. Plus de 600 insignes furent réalisés, synthétisant le rôle de la section, un souvenir, un calembour ou un fait d’armes s’y rattachant.
Zoom sur la formation des chauffeurs :
Sur les routes de la Somme et la Voie Sacrée, les chauffeurs conduisent 18 heures par jour…
Bien souvent, ils restent à leur poste plus de dix jours sans autre repos que quelques heures de sommeil au fond de leur camion, mais comme leurs camarades du front, ils doivent tenir sans défaillance.
« Il nous est arrivé de rouler pendant 72 heures consécutives sans connaître d’autre repos qu’un sommeil fiévreux, hâtivement pris, entre deux transports, sur le siège de nos camions. Quant aux repas consommés sur le pouce — je veux dire, pour plus de précision, sur le garde-crotte* (garde-boue) — je ne vous en parle que pour mémoire…
…Nous avalions 150 à 200 kilomètres par jour sous la neige et la pluie, les mains engourdies et machinalement crispées au volant, les reins brisés par la trépidation. » (témoignage d’un chauffeur – traindesequipages.blogspot.fr)